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Monsieur Macron, soyez aussi le président des enfants !

Monsieur Macron, soyez aussi le président des enfants ! Posted on 9 décembre 2020

Quand vous finirez de lire notre lettre, un enfant aura été violé, comme c’est le cas chaque heure. Quel souci avez-vous de ces enfants en danger?Par Michèle Créoff,Françoise Laborde,Lyes Louffok, etBruno SoloVice-présidente du Conseil National de la Protection de l’EnfancePrésidente de l’association Pour les Femmes Dans les MédiasAncien enfant placé, membre du Conseil National de la Protection de l’EnfanceActeur, producteur, réalisateur et parrain de la voix de l’enfant.

Lettre au Président et aux décideurs.

Monsieur le Président,

la convention des droits de l’enfant a 30 ans ce 20 Novembre 2019. En ce jour anniversaire, quel souci avez-vous de ces enfants en danger, dont le premier des droits est celui d’être protégés de toutes les violences? Aujourd’hui, un enfant est mort, tué sous les coups. Si nous n’agissons pas urgemment, un enfant continuera de mourir tous les 5 jours. Quand vous finirez de lire notre lettre, un enfant aura été violé, comme c’est le cas chaque heure. Aujourd’hui, Monsieur le Président, 200 enfants auront été frappés, humiliés et agressés sexuellement. Ces chiffres, vous les connaissez puisque ce sont ceux de vos services de police et de gendarmerie.

Et vous aviez promis, vous ou vos ministres:

  • que les violeurs d’enfants de moins de 15 ans seraient enfin poursuivis et punis, sans que l’enfant violé n’ait à prouver son absence de consentement.
  • qu’aucun enfant ne dormirait plus dans la rue.
  • que les jeunes de 18 ans élevés par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) ne seraient plus jetés à la rue;
  • que vous veilleriez à l’égalité de ce droit à la protection sur l’ensemble du territoire pour que de Lille à Marseille, les départements appliquent effectivement les lois de protection de l’enfance et exécutent les mesures des juges pour enfants.

Monsieur le Président, 2 ans plus tard, savez-vous:

  • qu’il faut toujours, devant vos tribunaux, prouver que cet enfant n’a pas voulu, cherché, l’acte sexuel commis sur lui, moins de 1% des viols sur mineurs sont punis en France;
  • que seules 20% des familles à la rue sont hébergées par le Samu Social Que les jeunes protégés trop tard, après l’âge de 16 ans (44%des jeunes confiés à l’ASE) ne pourront pas bénéficier de l’aide à l’autonomie que vos parlementaires ont voté;
  • que de nombreux enfants meurent suite à des violences familiales, alors qu’ils étaient suivis par leur médecin, par les services sociaux? Ces morts étaient évitables. La promesse d’un outil diagnostic et d’une formation adaptée déployés sur tout le territoire, à destination de tous les professionnels, n’ a pas été tenue.
  • que vous renoncez à l’égalité du droit à la protection sur tout le territoire français, en contractualisant l’application de la loi, département par département;
  • que le Conseil National de la Protection de l’Enfance va être privé de ses instances de pilotage, le condamnant à un rôle de spectateur ou de faire-valoir?

Monsieur Le Président, entendez-vous cette parole qui se libère, qui s’enfle pour fissurer le déni, crier la souffrance, des enfants placés? Ils dénoncent la violence dans les lieux d’accueil, les ruptures, le manque de soin, leur solitude infinie face à un avenir condamné. Les médias s’en font l’écho. Aussi, Il est urgent de réglementer et de construire le dispositif national de contrôle des lieux d’accueil des enfants protégés et de les associer, comme experts premiers à votre politique de protection de l’enfance.

Mesdames et Messieurs, les présidents des conseils départementaux, soyez résolument la cheville ouvrière de la protection de l’enfance. Les enfants en danger ne peuvent pas être les otages de vos pourparlers financiers avec l’État.

Monsieur le Président, en ce jour anniversaire de la convention internationale des droits de l’enfant, soyez celui qui tient les promesses faites, pour des enfants si souvent trahis par les adultes qui devaient les protéger et les aimer.

Vous pouvez consulter la liste des signataires supplémentaires de cette tribune en cliquant ici

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