Après Pontoise, Versailles ! Il est urgent qu’il y ait, enfin, un texte clair en France précisant l’incapacité d’un mineur de consentir à une relation sexuelle avec un adulte. Dans cette affaire, le parquet de Versailles a décidé de requalifier la plainte pour viol d’une jeune fille de 14 ans en atteinte sexuelle en se basant, encore une fois, sur l’absence de “défaut de consentement” d’une enfant mineure.
Dans cette affaire sept pompiers sont poursuivis pour leurs agissements sur la jeune fille. Elle aurait entretenu une relation suivie avec un des pompiers de février à novembre 2009. Elle dénonce un viol en réunion un après midi chez lui. Il l’aurait alors forcée à pratiquer deux fellations à deux de ses collègues pendant que le troisième la touchait. Après les faits l’adolescente est devenue dépressive et suicidaire. Ces appels au secours n’ont visiblement pas été entendus par le parquet qui a préféré, pour correctionaliser ce qui pour la victime était un viol, retenir et mettre en avant, un argument d’un autre temps, un comportement « nympho » de la part de l’adolescente.
Elle était depuis des mois sous traitements médicamenteux pour lutter contre des crises de spasmophilie et de tétanie, nécessitant de nombreuses interventions de pompiers, plus de 130 entre 2008 et 2010. Pompiers qui ne pouvaient donc ignorer ni son âge, ni son état de santé. Faut-il rappeler ce qui devrait être une évidence ? C’est le rôle de l’adulte de se montrer responsable surtout lorsqu’il est investi d’une mission de service public.
Cette affaire est gravissime à plusieurs égards parce qu’une fois de plus c’est la victime qui est indirectement pointée comme responsable, parce que l’adulte ne remplit pas sa mission de protection envers l’enfant mineur, parce que des officiers de protection civile ne respectent pas l’éthique la plus élémentaire de leur fonction. Enfin, parce que l’état de détresse réelle et profonde de la jeune fille témoigne d’une incapacité à consentir accrue mais malgré le plus élémentaire bon sens, elle est interprétée comme un élément de sa maturité !
Pour toutes ces raisons et que pour les affaires ne restent pas juste des affaires qui soulèvent l’opinion publique, quelques jours, pour ensuite retomber dans l’oubli, il est urgent qu’il y ait, enfin, un texte clair en France précisant l’incapacité d’un mineur à consentir à une relation sexuelle avec un majeur.